450 médecins du Centre hospitalier Epicura respectent les tarifs de la convention. Plusieurs spécialistes sont partiellement déconventionnés pour les activités extrahospitalières. François Burhin, directeur général de l’hôpital, s’inquiète de l’effet de la mesure de suppression du déconventionnement partiel prévue dans l’accord-cadre du ministre Vandenbroucke.
« Les médecins qui veulent travailler à Epicura doivent pratiquer les tarifs de la convention Inami. Cela fait partie de leurs conditions d’engagement. Ils peuvent pratiquer les tarifs non conventionnés hors de l’hôpital. Ce système permet d’avoir un équilibre entre une offre à l’hôpital qui est sécurisée pour le patient et une offre en cabinet privé », commente François Burhin. « Garantir la sécurité tarifaire fait partie de notre ADN et de nos valeurs. C’est la pierre angulaire de la création de notre hôpital, qui a une tradition mutuelliste. »
François Burhin estime qu’il serait dangereux de supprimer le déconventionnement partiel, parce que cette mesure risque de pousser les médecins à choisir la « médecine de villa ». « Il est important de garder ces spécialistes à l’hôpital dans un cadre tarifaire qui permet l’accès aux soins. En réalité, supprimer le déconventionnement partiel risque de faire fuir les médecins de l’hôpital. Cela provoquerait une réaction opposée à ce que veut le ministre Vandenbroucke. »
Compenser la perte de revenus
La limitation des suppléments d’honoraires à l’hôpital à 125 %, annoncée pour 2028, inquiète également le directeur général. « Nous avons mis ce point à notre réunion du Comité permanent de concertation parce que ce sujet est important », confie François Burhin. « Dans notre institution, le supplément d’honoraires maximum a été plafonné à 250 %. La moyenne de nos suppléments est de 117 %. Dans la pratique, le médecin tient compte du montant couvert par l’assurance hospitalisation du patient, par exemple 100 % ou 200 %. Nous ne voulons pas créer de difficultés financières pour les patients. Il est très rare que des patients qui n’ont pas d’assurance hospitalisation prennent une chambre individuelle et se voient dès lors compter des suppléments de chambre et d’honoraires. »
François Burhin souligne que les prélèvements sur les suppléments d’honoraires varient fortement d’un hôpital à l’autre. « Dans notre hôpital, ce prélèvement est raisonnable. Cet argent est nécessaire pour financer des investissements ou des disciplines médicales qui sont moins bien financées, comme les urgences, la pédiatrie… Si le ministre limite la hauteur des suppléments d’honoraires, nous allons perdre de l’argent. Il faudra voir comment cette mesure s’inscrit dans la réforme de la nomenclature et la création des honoraires purs. Par ailleurs, cette réduction des honoraires, qui représente une source importante complémentaire du financement de l’hôpital, devra être compensée par la Santé publique pour couvrir les nombreuses activités qui ne sont pas ou insuffisamment financées actuellement. »
Lire aussi : Vandenbroucke confirme vouloir plafonner les suppléments d’honoraires à partir de 2028
Derniers commentaires
Veronique De Blay
16 juin 2025En radiologie le deconventionnement que nous sommes nombreux à avoir choisi nous est refusé puisque notre ministre nous a interdit de pratiquer des suppléments pour les IRM et SCANNER en journée ! L’accord médico- mutualiste a donc été bafoué ! Les indépendants qui travaillent et qui n’ont pas l’occasion de faire leurs examens en journée sont donc pénalisés .