La Clinique Saint-Luc Bouge propose depuis mai une nouvelle technique endoscopique pour traiter les lésions précancéreuses du côlon. Baptisée dissection sous-muqueuse endoscopique, cette méthode permet une prise en charge mini-invasive et vise à réduire les durées d’hospitalisation.

Dans un contexte où plus de 8.000 cas de cancer colorectal sont diagnostiqués chaque année en Belgique, l’arrivée de cette technique à Bouge marque une avancée importante pour la détection et le traitement précoce des lésions à risque. Mise en place par le Dr Henri Colin, gastro-entérologue récemment intégré à l’équipe, la procédure permet de retirer certaines lésions du tube digestif avant qu’elles ne se transforment en cancer.

« Il s’agit d’une procédure mini-invasive. Nous rentrons et travaillons par les voies naturelles avec nos endoscopes, majoritairement dans la sous-muqueuse, ce qui nous permet de réséquer les lésions en respectant l’intégrité de l’organe », explique le Dr Colin.

Réalisée sous anesthésie générale, la dissection sous-muqueuse colorectale permet d’éviter, dans de nombreux cas, une intervention chirurgicale. « Elle ne nécessite qu’une nuit d’hospitalisation pour surveiller les risques de saignement ou de perforation. On guérit donc le patient d’un précancer ou d’un cancer et le lendemain, il est déjà chez lui. C’est assez remarquable », poursuit-il.

Autre avantage : une réduction du nombre de contrôles endoscopiques. « Du fait de la résection en un bloc, on peut espacer les colonoscopies : à un an en cas de cancer, et à trois ans en cas de dysplasie », détaille encore le spécialiste.

La mise en œuvre de cette technique nécessite toutefois une expertise spécifique. Le Dr Colin a suivi une formation de neuf mois au CHU de Rennes sous la supervision du Dr Timothée Wallenhorst, une référence en la matière.

La collaboration étroite avec les chirurgiens digestifs reste indispensable. « Elle est cruciale lorsque la tumeur est trop avancée pour cette technique ou en cas de complications pendant l’intervention », souligne-t-il.

Depuis le lancement de la procédure à la Clinique début mai, une dizaine de cas ont déjà été traités. Le Dr Colin ambitionne à terme de diffuser cette technique dans d’autres hôpitaux de la région namuroise.

« C’est en effet une chance que nous avions de pouvoir engager un gastro-entérologue doté de ces compétences. Nous avons réalisé les investissements nécessaires en équipements afin qu’il puisse développer cette technique au sein de la Clinique dans les meilleures conditions », commente le Dr Eric Deflandre, Directeur médical de la Clinique Saint-Luc Bouge. « Cela nous permet dans le même temps de proposer une procédure sûre et qualitative à nos patients et de raccourcir les séjours hospitaliers », conclut-il.