Suppléments hospitaliers: «entrer malade à l'hôpital et sortir pauvre!» (PTB)

Aux cris de «Stop aux limousines», le PTB dépose une proposition de loi pour mettre fin «à la médecine à deux vitesses au sein des hôpitaux et à garantir la même qualité de soins pour tous».

Le débat sur les suppléments d'honoraires ne provient pas seulement des bancs des mutualités. Au sein du Parlement, le PTB entend se saisir aussi de la problématique. Les députés Raoul Hedebouw et Marco Van Hees ont déposé une proposition de loi qui vise à supprimer totalement les suppléments d’honoraires en cas d’hospitalisation. Pour eux, “tous les médecins hospitaliers devront appliquer les tarifs officiellement convenus, ce qui rendra l’hospitalisation financièrement plus abordable pour le patient. Aujourd’hui, des gens entrent à l’hôpital en étant malades, et ils en ressortent en étant pauvres. Ça doit s’arrêter.”

Des primes trop chères

Depuis 2015, des suppléments d’honoraires ne peuvent plus être facturés qu’aux patients hospitalisés en chambre individuelle. Selon le parti, “cette mesure n’a toutefois pas permis d’enrayer l’augmentation desdits suppléments, avec pour conséquence que, dans le cadre de certains traitements, le coût d’une hospitalisation en chambre individuelle est huit à dix fois supérieur au coût d’une hospitalisation en chambre double ou commune.” Pour rappel, une étude publiée récemment par l’Agence intermutualiste (AIM) montre à quel point les suppléments d’honoraires facturés pour un séjour hospitalier ont augmenté:  de 531 millions d’euros en 2015 à un montant de 563 millions en 2017. Pour pouvoir régler ces suppléments, les patients recourent à des assurances hospitalisation privées. En 2014, 9 millions de Belges avaient déjà souscrit une telle assurance. Or, ces primes sont, elles aussi, toujours plus chères et 2 millions de Belges sont financièrement incapables de s’offrir une assurance hospitalisation complémentaire.

Stop aux limousines

Pour le PTB “rien ne justifie, sur le plan médical ou déontologique, qu’un spécialiste puisse réclamer des suppléments d’honoraires de 100 %, 200 %, 300 %, voire davantage, à un patient hospitalisé en chambre individuelle. Des“frais d’hôtel” supplémentaires sont en effet déjà facturés aux patients qui occupent ce type de chambres.” Il refuse “ la médecine de type “limousine” réservée aux patients qui peuvent encore s’offrir une assurance hospitalisation coûteuse.”  Pour ces deux députés, en supprimant les suppléments d’honoraires, “les assurances d’hospitalisation deviennent largement superflues, ce qui libère des moyens à investir directement dans les hôpitaux.” Ils veulent donc avec cette proposition de loi que “les médecins hospitaliers ne puissent plus facturer de suppléments aux patients hospitalisés, y compris les patients admis en hospitalisation de jour.

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Derniers commentaires

  • Thierry LORAND

    09 mars 2019

    Je suis médecin (64 ans) et la médecine à 2 vitesses a existé pendant mes 50 ères années puisqu'en tant qu'indépendants (père indépendant, médecin), on n'avait pas les petits risques. Par contre, employés et ouvriers étaient full assurés. C'était la médecine à 2 vitesses maiscela, c'était sans doute tout à fait "normal" sans doute. Que le PTB invite ses électeurs à ne plus fumer, picoler, se droguer et bouffer. Ceux-ci éviteront les frais médicaux

  • Jean-Luc BURETTE

    08 mars 2019

    J'aimerais faire 2 remarques quant aux suppléments d'honoraires en chambre seule:
    - d'une part, une partie non négligeable est reversée par le médecin à son hôpital qui, sans cette rentrée supplémentaire ne pourrait boucler son budget sous financer de manière très "professionnelle" par l'INAMI
    -d'autre part, le double jeu des mutuelles qui incitent les patient à prendre des assurances hospitalisations mais se plaignent ensuite des ces dits suppléments! En fait, les mutuelles ne protègent plus du tout leurs affiliés, au contraire, elles les exploitent au maximum de manière parfois scandaleuse. Mon épouse a failli en faire les frais: elle bénéficiait de la part de son employeur une assurance hospitalisation. A 50 ans, lors du renouvellement de la prime annuelle, elle s'est étonnée que celle-ci avait diminué. En fait, on lui soumettait le tarif sans assurance chambre seule qui si elle n'avait pas fait attention l'aurait obligée ultérieurement à payer des primes nettement plus élevées puisqu'elle aurait perdu son avantage d'ancienneté.