Le CHN William Lennox investit dans l’avenir 

Un demi-siècle d’existence, c’est un fameux cap. Que de chemin parcouru durant ces cinquante années, où l’institution n’a cessé de se réinventer, comme le rappelle le Dr Anne Frederick, directrice générale médicale du Centre Hospitalier Neurologique William Lennox.

Le Dr Frederick a retracé quatre grandes étapes qui ont jalonné l’histoire du centre. « La première étape précède la création de notre centre : le chemin que nous suivons n’est encore qu’un sentier », relève Anne Frederick. « Au milieu des années ’50, le Pr Lucien Sorel initie son projet innovant de créer un centre de soins pour les patients épileptiques. A cette époque déjà, il avait pour objectif avant-gardiste d’associer une prise en charge médicale et socio-familiale des patients. Sa conception de la meilleure prise en charge des patients était basée sur le concept de multidisciplinarité, concept alors très novateur.»

Première pierre

La deuxième étape du chemin est celle de la première pierre sur le site du Bois de Lauzelle. «C’est un formidable don en 1965 qui a assuré un premier financement du projet. Il faudra attendre 1966 pour que soit déposé l’acte officiel de fondation du ‘Centre William Lennox’, et le projet de construction du futur hôpital à Ottignies dans le Bois de Lauzelle. Ce bel endroit avait été identifié comme lieu propice à la réadaptation et au bien-être des patients », relate la directrice générale médicale. 

Avançons sur le chemin. Nous arrivons à la troisième étape. « Après une décennie consacrée à l’épilepsie, l’évolution de nos activités a pris un nouvel élan au début des années ’80, sous l’impulsion de l’UCL. L’hôpital va ainsi élargir son activité de réadaptation à toute pathologie neurologique, et devient le ‘Centre Neurologique William Lennox’ », poursuit Anne Frederick. 

La fin des années 90 verra la consécration de l’hôpital comme centre de référence pour l’épilepsie réfractaire et les débuts d’une unité d’éveil de coma autour d’un projet innovant pour les patients. 

Début des années 2000, de nouvelles constructions sont réalisées toujours en réponse aux besoins des patients : l’hôpital s’agrandit d’une aile supplémentaire avec l’ouverture d’une nouvelle unité dédiée aux plus jeunes patients. 

Ancrage dans le paysage hospitalier

Venons-en à la quatrième et dernière étape. En 2013, le nom du Centre se modifie pour la seconde fois et devient ‘Centre hospitalier neurologique William Lennox’, avec la volonté de s’ancrer de manière encore plus forte dans le paysage hospitalier belge. 

L’hôpital revoit aussi à ce moment sa stratégie avec un focus particulier sur cinq pathologies de référence : l’épilepsie, le traumatisme crânien, l’AVC, l’éveil de coma et les troubles cognitifs développementaux. 

« Enfin, cette dernière décennie a vu se mettre en place bon nombre de réalisations, témoins des évolutions de nos activités, avec notamment deux cycles d’accréditation, récompensant notre volonté d’amélioration continue », ajoute encore la directrice médicale. 

Mais où ce sentier nous conduit-il aujourd’hui ? « Eh bien, nous continuons de nous inscrire pleinement dans notre histoire passée en dessinant un futur qui nous correspond », répond Anne Frederick .

Le projet Arborescence décrypté

Arborescence, du nom du groupe de travail qui a planché sur le projet, choisi par les équipes, est le grand projet du CHN William Lennox pour un montant de 75 millions d’euros. Arborescence fait bien sûr référence au magnifique cadre dans lequel se situe l’hôpital, mais aussi aux prises en charge en ramifications, avec le patient sous tous ses aspects. En outre, le mot ‘essence’ est au fond le moteur de la rééducation, l’énergie dont le patient a besoin. 

Les plans de construction sont une réponse à tout un travail qui a été fait en amont. « Nous sommes partis de la question de savoir de quoi nos patients ont besoin ? Ils sont autour de la table depuis le début du projet, tout comme nos partenaires, dont nous avons aussi voulu connaître les besoins auxquels nous ne répondions pas », indique le Dr Frederick.

De nouveaux besoins ont ainsi été identifiés tels que l’hôpital de jour, l’hydrothérapie, un appartement thérapeutique pour préparer la sortie des patients, … Une autre volonté de l’institution est d’augmenter le nombre de lits coma afin de mieux répondre à la forte demande et de leur dédier une unité spécifique.

Augmentation du nombre de lits

Tandis que de nombreux hôpitaux généraux réduisent leur nombre de lits, le Centre William Lennox va l’augmenter. « On va passer de 159 lits aujourd’hui à 208, dont 4 supplémentaires pour l’éveil de coma et les autres lits pour des patients adultes étant donné le vieillissement de la population », explique Anne Frederick.

 « A ce jour, nous avons un accord de principe pour l’inscrire dans la programmation. Maintenant, il reste à trouver les lits. Beaucoup d’hôpitaux généraux réduisent leur nombre de lits car leurs durées de séjour diminuent. Comme nous sommes un maillon de la chaîne des soins après les hôpitaux généraux, il est assez cohérent que nous augmentions notre nombre de lits », commente la directrice générale médicale.

Aujourd’hui, la place fait cruellement défaut. « Nous allons augmenter la superficie de plus de 60% pour gagner en termes de confort du patient que ce soit dans les chambres ou dans l’espace de rééducation, mais aussi en matière d’ergonomie pour les soignants. » 

La logique derrière le nouvel aménagement est de rapatrier tous les soignants dans le même bâtiment et d’avoir des grands plateaux techniques entourés par les unités de soins, avec comme point d’attention majeur le bien-être.

Maintenant, l’enjeu est de vivre avec les travaux pendant huit ans, tout en gardant ce bien-être à la fois essentiel pour les patients, qui est si important aux yeux de l’institution. 

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