Revendications non écoutées: «Nous adresserons au cabinet Bertieaux une mise en demeure» (DeMeFF)

Face à une stagnation des discussions autour de la Convention collective de travail pour les médecins en formation, la Délégation des médecins francophones en formation (DeMeFF) exprime son mécontentement et envisage des actions concrètes. Malgré un budget alloué récemment, les médecins en formation ressentent un manque de soutien et d'écoute de la part des instances fédérales. 

Alors que les récentes discussions budgétaires dans le secteur de la santé ont permis de dégager un peu plus de 9 millions d’euros pour les médecins en formation, ceux-ci font face à une non-évolution de la Convention collective de travail. Certains au niveau fédéral semblent jouer la montre: «Une nouvelle réunion de la CPNMH, Commission paritaire nationale médecins-hôpitaux, a été annulée. Nous nous en étonnons. Les fédérations hospitalières traîneraient-elles pour ne pas poursuivre la renégociation des clauses de la CCT?» nous explique-t-on à la DeMeff. Tant l'organisation flamande du VASO que la DeMeff attendent désormais un soutien clair et ferme de la part des syndicats médicaux sur cette question.

Blocage en FWB également

Un autre aspect de leur revendication connaît actuellement un blocage: celui des commissions d'agrément. Une réunion était prévue entre eux et la Ministre Bertieaux mardi dernier. Cette dernière, selon la DeMeFF, n'aurait pas suffisamment préparé cette réunion et ne s’y est pas présentée en personne. «Le politique a créé une opposition artificielle entre nous et l’administration publique. Nous exhortons la ministre à instaurer un moratoire sur toute sanction ou entrave administrative (i.e. formelle ou retard procédurier) tant qu’un groupe de travail ministériel n’a pas évalué en urgence la situation.»

4 actions mises en place

Du côté de la DeMeFF, le message est clair: «Nous adresserons au cabinet une mise en demeure, puis dénoncerons publiquement la situation en communiquant sur les abus et pratiques les plus inquiétantes que nous avons minutieusement collectées depuis deux ans. Nous étudierons également la mise en place de recours juridiques et lancerons une assistance dédiée systématique pour tous nos adhérents afin que plus personne ne soit démuni.»

La DeMeFF rappelle que «les sanctions actuelles sont souvent injustes et ne servent pas les objectifs d’agrément. Concernant les critères d’agrément, il est nécessaire de créer des groupes de travail par spécialité pour une réévaluation complète et approfondie des critères. De plus, il est temps de mettre en place des programmes de formation standardisés, détaillés et communiqués à l’avance, par spécialité.»

Les commissions d’agrément

Pour eux, un autre problème persiste: «Il n’est pas normal que les MSF ne soient pas représentés dans les commissions d’agrément. Il est temps de réviser le texte légal pour inclure des représentants des MSF. De plus, ils souhaitent la création d’un organe de recours indépendant pour les MSF.» Concernant les outils de suivi devenus obsolètes, comme le carnet de stage, ils proposent «une solution qui, à terme, permettrait d’avoir un portfolio électronique et une simplification des procédures de suivi.» Même s'ils ont l'impression de ne pas être écoutés, ils restent constructifs: «La formation des MSF ne répond pas aux normes internationales en FWB. Certaines procédures sont détournées au profit d'intérêts personnels ou institutionnels et violent les principes élémentaires du droit administratif (équité, impartialité, proportionnalité et contradictoire) ainsi que la bonne administration. Malgré cette situation, nous proposons des solutions concrètes et urgentes, dont certaines ne nécessitent ni investissement financier supplémentaire ni changement systémique, mais simplement du courage politique.»

C’est dit.

Améliorer le dialogue

Du côté du cabinet de la ministre Bertieaux, on rappelle que cette réunion technique avait pour but de faciliter le dialogue entre l’administration et la DeMeFF. Le cabinet souhaitait jouer un rôle de «facilitateur», sans reproduire la même réunion qui avait eu lieu en juin avec la ministre Glatigny, alors en fonction. À présent, la ministre Bertieaux va consulter ses équipes présentes lors de cette réunion pour définir les prochaines étapes de ce dossier.

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