L’effectif des médecins en 2041: la biologie clinique en fort déclin, la médecine d’urgence en hausse

La Cellule Planification de l’offre des professions de soins de santé publie un rapport sur « La force de travail des médecins en 2041 ».  englobant la médecine générale et une trentaine d'autres spécialités. Basé sur des données récentes, ce rapport éclaire le futur potentiel du paysage médical, avec des projections qui interpellent.

Les experts qui ont réalisé l’étude se sont basés sur les données disponibles les plus récentes. Ces données comprennent notamment le flux entrant dans la formation de base, le flux de diplômés formés en Belgique et à l’étranger entrant dans la spécialisation, le nombre de personnes autorisées à exercer la médecine (« stock »), l’activité des professionnels, la population belge et sa consommation de soins. Ils ont corrigé les hypothèses de projection utilisées dans le rapport précédent. Celui-ci concernait les projections jusqu’en 2036 et avait servi à établir l’avis sur les quotas pour 2029-2033. A la demande du ministre Vandenbroucke, de nouveaux scenarios du futur ont été élaborés pour la force de travail des médecins à l’horizon 2041

La démarche de projection a été effectuée pour une trentaine de spécialités médicales et pour chaque communauté linguistique.  Les auteurs du rapport ont centré leurs réflexions sur deux axes majeurs : la réduction du temps de travail avec un ajustement des équivalents temps plein (ETP), d’une part, une évolution de la consommation des soins, d’autre part. De nombreux facteurs d’influence ont été pris en compte : équilibre vie professionnelle-vie privée, augmentation des pratiques de groupe, évolution technologique, intelligence artificielle, délégations de tâches, vieillissement de population …

Certaines spécialités se démarquent en communauté française :

La médecine d'urgence et aigüe se dirige vers une croissance énorme de 182,66  % entre 2021 et 2041 (densité pondérée en équivalents temps plein). Les deux autres spécialités qui arrivent ici en tête sont la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent (+ 119,44  %) et la gériatrie (+ 119,44  %) mais si on ajuste cette augmentation en densité pour 10.000 habitants en fonction de leurs besoins, les projections en ETP donnent un recul de 0,33%. 
A l'autre extrémité du spectre on retrouve la biologie clinique (-38,45%), la médecine nucléaire (-20,16%) et la rhumatologie (-19,77%).

Du côté de la médecine générale, en communauté française, en fonction des scénarios retenus pour les facteurs d’influence, le nombre hypothétique de médecins généralistes actifs entrant dans la profession augmentera de 18,6% entre 2021 et 2041. C’est une évolution en pourcentage nettement moins forte qu’en Communauté flamande (37,64%). En termes de densité médicale, on verra également une augmentation mais si on ajuste cette densité pour 10.000 habitants en fonction de leurs besoins, les projections donnent un recul de 4,75%. C’est encore plus flagrant si on projette le nombre d’ETP, dont le modèle aboutit à qu’une augmentation de 3,24% mais dont la densité pondérée baisserait, toujours en projection, de 17,07%. 

Les auteurs du rapport insistent pour dire que les chiffres présentés ne fournissent pas une évaluation de la situation actuelle. Il ne s’agit pas non plus de prédictions d’avenir mais « d’outils qui, s’ils sont utilisés correctement, peuvent contribuer à limiter les situations de pléthore ou de pénurie qui y sont projetées ».

Vous trouverez ici un aperçu de toutes les spécialités.

> Consulter le rapport complet

Lire aussi: Evolution du nombre de médecins entre 2013 et 2022: les derniers chiffres de l'Inami

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