Nombre d’hôpitaux chinois utilisent déjà la 5G

La Chine compte déjà plusieurs dizaines de milliers d’hôpitaux ultramodernes dont le fonctionnement repose sur un réseau 5G – des cliniques privées qui s’adressent aux 300 à 500 millions de Chinois nantis qui dépensent proportionnellement autant que nous en Europe. Plusieurs grands problèmes sociétaux ont aussi pu être résolus par le recours à des moyens innovants, même s’il reste encore du pain sur la planche pour parvenir à un système où personne ne reste à quai…

La Chine compte à l’heure actuelle quelque 300 villes entièrement couvertes par un réseau G5 et devrait, dans un avenir plus ou moins proche, prendre le pas sur ses concurrents pour se hisser à la tête du classement international en matière de technologie.

Les autorités sont d’ailleurs bien décidées à accéder à cette position. Le président chinois voit ainsi son pays devenir le leader mondial incontesté dans ce domaine d’ici à 2030… et il jouit sur ce plan du soutien du citoyen lambda, qui rêve depuis de longue date  d’une vie meilleure. Un système a même été mis en place pour obliger toutes les villes du pays à atteindre certains objectifs technologiques sous peine de voir leur budget raboté; de quoi, évidemment, mettre en marche des avancées colossales! Les soins de santé sont considérés comme l’un des moteurs de l’économie, en particulier les soins aux personnes âgées et les centres de fitness, qui jouissent à cet égard d’une attention toute particulière.

Sous le bistouri dans les 24 heures

Les plus fortunés parmi les Chinois ont la possibilité, en lançant un appel par smartphone, de trouver quelque part sur le territoire pays un chirurgien qui puisse les opérer dans les 24 heures; le spécialiste est ensuite payé immédiatement après l’intervention au moyen d’une appli. D’après les chiffres de l’OMS, les généralistes ne sont par contre qu’au nombre de 1,8 pour 1.000 habitants, ce qui les force à travailler littéralement en pilote automatique pour parvenir à absorber le flux des patients. Autant dire qu’au moindre problème de santé, ceux qui peuvent se le permettre sont plutôt enclins de s’adresser à un hôpital.

La vision de la médecine diffère aussi complètement de celle qui prévaut en Occident: les médecins chinois voient le corps comme un écosystème en (dés)équilibre, tandis que leurs homologues occidentaux appliquent plutôt une approche analytique basée sur des moyennes statistiques.

Le Steve Jobs chinois

Le BGI (Bejing Genomic Institute) est une entreprise qui monte dans le domaine des analyses d’ADN. Son ancien CEO Wang Jun peut se comparer à Steve Jobs – un homme qui a réussi à réaliser des rêves à première vue impossible. Il codirige aujourd’hui la start-up ICarbonX, qui peut prétendre au statut de « licorne » avec un chiffre d’affaires dépassant déjà 1 milliard de dollars. Pour lui, les analyses d’ADN ne sont toutefois qu’un point de départ qui devrait, à terme, permettre de fournir à chacun un véritable passeport génétique grâce auquel des maladies comme le surpoids ou le diabète pourront être abordés de manière optimale au travers de conseils personnalisés.

Tous ces développements prometteurs ne doivent toutefois pas faire oublier qu’il reste aussi des problèmes colossaux à résoudre, notamment en termes de respect de la vie privée ou de communication transparente vis-à-vis de la population. La Chine est aussi très avancée dans le domaine de la reconnaissance faciale, avec tous les cauchemars que l’on imagine en cas d’abus…

Reste que le régime en place fait preuve d’un indéniable dynamisme. La dramatique pollution atmosphérique qui frappait jusqu’il y a peu la capitale, par exemple, a pu être largement maîtrisée par le recours massif aux panneaux solaires et à l’énergie éolienne. La Chine a aussi planté un incroyable nombre d’arbres (l’équivalent d’un quart de l’Amazonie !) afin de combattre les tempêtes de sable qui ravageaient son territoire.

Dans les rues d’une mégalopole comme Shenzhen, on ne trouve plus que des voitures électriques ; pour les approvisionner, pas moins d’un million de bornes de recharge ont été installées un peu partout dans le pays. Des bateaux électriques sont également en préparation.

Les problèmes

La sécurité alimentaire (ainsi le scandale du lait en poudre contaminé, il y a quelques années – un problème auquel la Chine espère remédier en utilisant la technologie blockchain pour en identifier l’origine).

Les inégalités: Jusqu’à la fin du siècle dernier, le pays comptait encore quelque 754 millions d’habitants en-dessous du seuil de pauvreté (disposant de moins de 2 dollars par jour pour vivre). En 2019, ce nombre était tombé à 38 millions, et les autorités espèrent le ramener à zéro dans les plus brefs délais. Environ 300 millions de Chinois vivent toutefois encore juste au-dessus du seuil de pauvreté, mais il y a tout de même du progrès…

Le vieillissement: Héritage de Mao, la population vieillissante demeure l’un des autres problèmes majeurs de la Chine. C’est néanmoins grâce à la politique de l’enfant unique qu’on dénombre aujourd’hui 1,4 milliard de Chinois «seulement» plutôt que 1,8 milliard. À présent que le pays a besoin de plus d’enfants et de jeunes, la tendance semble toutefois difficile à infléchir, la population s’étant habituée au « luxe » de n’avoir qu’un seul enfant. Il n’est en outre pas rare que les petits soient élevés par leurs grands-parents, dans un contexte où les liens familiaux restent beaucoup plus étroits que chez nous.

Lors de l’événement organisé par In4Care à l’occasion du Nouvel An, Pascal Coppens (photo), expert et auteur de «China’s new normal», a levé un coin du voile sur le développement fulgurant de la Chine. Nous avons déjà eu l’occasion d’en parler ici.

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