Egalité des genres, liberté de choix et efficience (Karolien Haese)

Karolien Haese est avocate, co- fondatrice de Building Healthcare for Tomorrow (BHCT) et particulièrement attentive aux problèmes liés à la pratique médicale aujourd'hui. A l'occasion de la journée nationale des femmes ce 11 novembre, elle nous a fait parvenir quelques réflexions  sur la place des femmes dans le secteur des soins de santé.
Si la Belgique reconnaît le droit à l’égalité des genres dans toute sa plénitude, sur le terrain, la question d’une égalité rêvée pose encore régulièrement question. Et le secteur des soins de santé n’y échappe pas.
Peu de femmes sont présentes dans les conseils médicaux, organes de gestion ou encore syndicats.
Et si le problème n’était pas celui d’une discrimination silencieuse, ayant conduit certains pays à adopter des législations particulièrement contraignantes pour assurer un quota de « représentantes ».
Si la discrimination publique a été rendue impossible sans sanction, la différence entre discrimination silencieuse, liberté de choix et efficience est bien plus difficile à cerner, surtout pour des fonctions de représentation et, par conséquent, de responsabilités importantes. Celles-ci impliquent régulièrement des réunions tardives, des déplacements et des horaires incertains, jugés incompatibles avec une vie combinant famille épanouie et une carrière professionnelle au sommet. C’est d’ailleurs la première raison conduisant des femmes à décliner ce type de mandat et ce par choix.
Or rien ne serait, en réalité, plus discriminatoire que d’ôter à la femme sa liberté de choix au motif que le principe d’égalité implique une représentativité paritaire.
Si le principe de « à compétence et volonté égales, la femme mérite les faveurs » fait sens, celui de forcer à l’égalité pourrait, dans ses extrêmes, même tourner à l’insulte. Quelle femme aurait envie d’être nommée, contre son gré, au seul motif qu’elle est une femme ?
Par contre, il est temps de s’interroger sur une toute autre question qui freine, plus que tout, l’égalité dans la représentativité. 
Il est un fait que les fonctions dites « représentatives » reposent sur un besoin d’autojustification de l’efficience, par réunions et par titres. Ainsi, plus les réunions sont tardives et les titres ronflants, plus les réunions semblent considérées comme nécessaires à la bonne réalisation de la mission. 
Une autojustification qui fait sourire bien des femmes, elles qui ont été formée à l’efficience de coulisse et à la gestion des horaires, combinant avec succès, vie familiale, carrière professionnelle et vie sociale.

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