Bien des assistants en médecine se sentent obligés de prester plus de 60 h/semaine

Une large partie des assistants en médecine se sentent obligés de travailler 60 heures par semaine, ressort-il d'une enquête du SPF Santé publique auprès de 1.500 assistants et 630 stagiaires, citée samedi dans De Standaard. Le cabinet du ministre Frank Vandenbroucke souligne que l'enquête a été menée fin 2021 et que, depuis lors, la situation est mieux gérée "notamment en ce qui concerne les temps de travail"

C'est la première fois que l'administration fédérale dresse un état des lieux qui permet d'objectiver le débat sur les heures prestées par les assistants. Normalement, un assistant travaille environ 48 heures par semaine, mais il peut choisir pour les prolonger jusqu'à en moyenne 60 heures par semaine. Dans la pratique, certains travaillent même jusqu'à 72 heures. 

L'enquête révèle que 86,5% des assistants s'engagent à prester davantage d'heures. La plupart y consentent "pour répondre aux besoins de service", mais près d'un tiers admettent aussi "avoir été obligés de rester ou s'être sentis obligés de rester". Environ un quart d'entre eux voient leur temps de travail accumuler 72 heures voire davantage. Les maitres de stage assurent que si la limite est dépassée, c'est que cela répond à l'exigence pratique du service. 

Ce qui est aussi frappant, c'est qu'un quart des assistants admettent se sentir obligés de se pencher sur des problèmes cliniques qui "dépassent leurs connaissances, compétences ou expériences". Près d'un cinquième des sondés se déclarent insuffisamment compétents pour assurer les services de garde. Un quart des répondants admettent aussi qu'ils sont trop peu épaulés lors des services de nuit. 

Le cabinet du ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke (Vooruit), souligne que l'enquête a été menée fin 2021 et que, depuis lors, la situation est mieux gérée "notamment en ce qui concerne les temps de travail, les personnes de confiance, etc.". Le cabinet précise encore qu'un tour de table sera organisé en juin avec les assistants et leurs superviseurs pour établir un plan d'action. "De la sorte, nous espérons dégager un plan d'action pour améliorer les stages. Nous comptons encore réaliser cela sous cette législature". 

Lire aussi: La qualité de la formation des futurs spécialistes sous la loupe (Rapport)

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    04 avril 2023

    Et pas un mot sur les risques pour la santé des prestataires ????
    Et ce d'autant plus qu'il faut y ajouter le temps d'étudier...
    Pourtant, c'est le même corps médical qui a établi des normes horaires de travail pour les salariés... afin de préserver leur santé...
    On pourrait s'attendre à un respect de ses normes, à fortiori de la part d'institutions chargées de la santé publique !
    Surréaliste...

  • Donald Vermer

    03 avril 2023

    A mon avis , c'est une question d'organisation adéquate et de supervision organisée
    J' ai travaillé dans d'autres pays où l'organisation de salle faisait que le travail était accompli à 18 h; ensuite c'était la relève de la garde et la médecine n'en était pas moins performante

    Dr Vermer

  • Hervé Godiscal

    03 avril 2023

    Rien de neuf sous le soleil.....