« L’accréditation ‘diamant’ c’est la reconnaissance du travail de l’ensemble du personnel » ( G.Lefebvre )

Le Centre hospitalier de Mouscron s’est vu remettre récemment l’accrédiation « diamant » par Accréditation Canada International. Pour Grégoire Lefebvre, directeur général, « l’engagement des équipes a fait toute la différence. »

Cet hôpital de 355 lits a été un pionnier au nouveau de l’accréditation. En novembre 2016, il était le premier hôpital francophone belge à recevoir la visite de cinq experts d’Accréditation Canada International (ACI). Sept ans plus tard, l’institution mouscronnoise a atteint le plus haut niveau de distinction : le «diamant». 

Le Spécialiste : Le CHMouscron est le premier hôpital général en Europe a été accrédité « diamant ». Quel sentiment cela vous procure-t-il ? 

Grégoire Lefebvre : Cela fait plaisir. Cette accréditation « diamant » encourage les équipes à continuer les différents projets qui sont en cours et qui concernent la qualité, la sécurité et le patient. C’est une forme de reconnaissance. Dans la dernière version des normes ACI, qui date de 2019, de nombreux points sont liés à la participation du patient dans ses soins, aux décisions… Malgré la crise sanitaire, nous avons beaucoup travaillé sur l’intégration des patients. Finalement, nous avons validé une série de critères que nous n’avions pas validés en 2019. Nous avons centré notre offre sur les patients en les invitant à participer plus activement.

En 2016, votre hôpital a été le premier en Belgique francophone à obtenir une accréditation. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans cette démarche, jugée souvent contraignante ?

Notre hôpital est né en 1994 de la fusion de deux hôpitaux qui ont été concurrents durant 50 ans. Nous avons très vite voulu trouver une identité pour la nouvelle structure qui, en 2010, a réuni l’ensemble des activités sur un site unique. On s’est rendu compte que l’accréditation est un projet fédérateur qui se base sur des référentiels incontestables. On a réussi la première accréditation en 2016 et comme les normes ont très vite évolué, nous nous sommes adaptés. En quelques années, l’hôpital s’est mis à niveau. 

1.500 personnes travaillent au CHMouscron. Notre institution a, comparé à d’autres hôpitaux, gardé une taille familiale. Le personnel n’a pas ressenti l’accréditation comme une contrainte bien que la visite d’ACI suscite un stress supplémentaire. 

Garder le niveau

Avoir obtenu l’accréditation «diamant», cela ne vous met-il pas un peu de pression, celle de ne pas la perdre à l’avenir? 

C’est un peu comme si nous étions montés de division au football. Là, nous sommes dans une division supérieure. Il ne faut pas redescendre. Nous devons travailler tous les jours pour mériter ce niveau. Tout le personnel est engagé dans ce processus.

Avoir l’accréditation « diamant » est-ce aussi pour vous un argument marketing dans un secteur concurrentiel ?

Non, pas du tout. Les hôpitaux voisins français sont certifiés depuis de nombreuses années par la Haute autorité de santé. Et l’hôpital de Courtrai, un autre voisin, est accrédité JCI depuis 2014. Nous avons choisi Accréditation Canada International parce que les référentiels sont en français et que ce programme vise la prise en charge globale du patient, ce qui redonne du sens au soignant. On demande aux soignants de pratiquer tellement d’actes techniques qu’on risque parfois d’oublier les relations humaines. L’accréditation ACI redonne du sens au travail du soignant. 

Votre accréditation est-elle un atout pour attirer de nouveaux médecins, infirmiers, pharmaciens… ?

Je l’ignore. Cela ne va certainement pas être un frein au recrutement. Nous avons principalement des difficultés pour engager des médecins parce que nous ne sommes pas situés sur les grands axes routiers. L’hôpital de Courtrai n’a pas ce problème parce que la ville est très dynamique, attractive et héberge la Kulak, une extension de la KUL qui forme des médecins.

Au niveau du nursing, nous avons peut-être moins de difficultés pour trouver des infirmières que d’autres hôpitaux parce que de nombreuses écoles sont situées dans notre région et que nous pouvons compter sur la main d’œuvre française. Nous profitons un peu de notre situation transfrontalière.

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