Les nouvelles technologies dans les soins de santé: une solution pour freiner l'inflation des coûts? ( beMedTech)

Les technologies médicales pourraient jouer un rôle clé dans la lutte contre l'inflation des coûts des soins de santé, selon un communiqué publié mardi par beMedTech, l'association belge des technologies médicales. Alors que les dépenses de santé continuent d'augmenter chaque année, il est important de prendre des mesures pour ralentir cette tendance, et les solutions technologiques peuvent y contribuer de manière significative.

Marnix Denys, directeur général de beMedTech, a souligné l'importance d'optimiser l'utilisation des technologies médicales existantes. Selon lui, de nombreuses solutions sont déjà disponibles, mais elles ne sont pas suffisamment mises en pratique en raison d'un modèle de financement obsolète. Il affirme que si le système de financement est ajusté dès maintenant, les patients et les prestataires de soins pourront en bénéficier dès demain.

Un exemple concret de l'impact des technologies médicales est le traitement du syndrome d'apnée obstructive du sommeil, une pathologie qui touche environ 140 000 Belges. Actuellement, les patients doivent passer la nuit à l'hôpital pour le diagnostic et le traitement. Cependant, grâce aux équipements avancés disponibles aujourd'hui, cette procédure pourrait être réalisée chez le patient, sans compromettre la qualité et la sécurité. Cela présenterait des avantages pour toutes les parties impliquées, notamment des données plus réalistes pour l'équipe médicale, un meilleur confort pour le patient et des économies pour les autorités publiques.

Le principal obstacle à l'exploitation complète du potentiel des technologies médicales réside dans le modèle de financement actuel, selon les participants à la table ronde "Game-changers dans les soins de santé". Ce modèle, qui n'a que peu évolué au fil des décennies, ne permet pas une évaluation adéquate des nouvelles solutions et ne favorise pas leur intégration dans le système de santé. De plus, il récompense souvent les prestataires de soins pour le volume plutôt que la qualité des soins, décourageant ainsi l'adoption de nouvelles technologies plus efficaces.

Outre le modèle de financement, les participants ont identifié l'aversion au risque des prestataires de soins et le manque de culture numérique comme des freins à l'innovation technologique. Pour sortir de cette impasse, des recommandations ont été formulées, notamment la nécessité de constituer des équipes pluridisciplinaires intégrant des experts en technologies médicales, la simplification des procédures administratives d'évaluation et de financement, la promotion d'une culture de gestion du changement dans le secteur des soins de santé, et une meilleure implication des patients et des prestataires de soins dans le développement et l'adoption de nouvelles technologies.

Il est également souligné l'importance de mesurer les résultats des traitements, "Nous devons mesurer bien davantage les résultats des traitements, par exemple par le biais de mesures « patient reported outcome measures » (PROM) et « patient reported experience measures » (PREM), mais aussi diffuser plus largement ces résultats " , également multiplier les mesures au cours du processus de soins, en recourant par exemple à la télésurveillance. L’équipe soignante pourra ainsi intervenir plus rapidement en cas de besoin et favoriser l’observance du traitement à domicile.

Il appartient maintenant aux décideurs politiques, aux prestataires de soins, aux patients et aux acteurs du secteur de travailler ensemble pour mettre en œuvre ces recommandations et ouvrir la voie à une utilisation optimale des technologies médicales. En investissant dans l'innovation et en repensant notre approche des soins de santé, nous pouvons façonner un avenir où les avancées technologiques améliorent véritablement la qualité des soins tout en maîtrisant les coûts croissants.

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  • Charles KARIGER

    19 juillet 2023

    The Annals of Family Medicine
    doi: 10.1370/afm.2121 Ann Fam Med September/October 2017 vol. 15 no. 5 419-426

    RESULTS Clinicians spent 355 minutes (5.9 hours) of an 11.4-hour workday in the EHR per weekday per 1.0 clinical full-time equivalent: 269 minutes (4.5 hours) during clinic hours and 86 minutes (1.4 hours) after clinic hours. Clerical and administrative tasks including documentation, order entry, billing and coding, and system security accounted for nearly one-half of the total EHR time (157 minutes, 44.2%). Inbox management accounted for another 85 minutes (23.7%).
    CONCLUSIONS Primary care physicians spend more than one-half of their workday, nearly 6 hours, interacting with the EHR during and after clinic hours. EHR event logs can identify areas of EHR-related work that could be delegated, thus reducing workload, improving professional satisfaction, and decreasing burnout. Direct time-motion observations validated EHR-event log data as a reliable source of information regarding clinician time allocation.
    Toute petite enquête personnelle : les quelques infirmières hospitalières interrogées disent « encoder » pendant environ une heure par jour…
    Les infirmières donnant des soins à domicile s’essoufflent à mesurer et photographier les plaies, à envoyer ces photos chaque jour, à faire du « reporting » etc plutôt que des pansements,…
    Quel progrès, quelle époque merveilleuse.
    Mais les MG déchargent bénévolement les mutualités et l’INAMI d’une partie consistante de leurs tâches. Ouf ! Miracle ! Vive l’informatisation à leur profit.