Recours de Vivalia :  «Le véritable enjeu est l’avenir des soins en Province du Luxembourg»

Suite au refus de l’administration wallonne de lui accorder le permis unique permettant de construire son nouvel hôpital, le CA de Vivalia a décidé d’introduire un recours devant le gouvernement wallon. Pascal Mertens, Directeur général de l’intercommunale de santé, est confiant quant à l’issue de cette action. 

Le Spécialiste : Ce refus de l’administration wallonne vous a-t-il étonné ?

Pascal Mertens : La délivrance d’un permis unique est un long processus. On s’attend toujours à ce qu’il y ait des contretemps. On espérait ne pas en avoir. Ici, les fonctionnaires technique et délégué ont étudié les différents volets de notre demande, qui comportait essentiellement une thématique liée à l’environnement et une thématique liée à l’urbanisme. Ils ont remis ensemble un avis négatif. Lorsque nous avons examiné le document, de plus de 200 pages, qui justifie le refus, nous avons remarqué que sur le volet environnement 20 administrations sur 22 ont rendu un avis favorable. C’est très rare d’obtenir autant d’avis positifs. 

Par contre sur le volet urbanistique, les fonctionnaires de l’administration wallonne ont mis en évidence une série de commentaires qui justifient leur refus. 

Nous avons pris acte de leurs remarques, parfois même avec une grande satisfaction au niveau de l’aspect environnemental. D’autant plus que la Banque européenne d’investissement nous a aussi félicité pour la qualité de notre projet, entre autres, pour l’exploitation de nouvelles sources d’énergie naturelles, la cogénération, la création d’une station d’épuration… 

Pour la partie urbanistique, les critiques portent sur des procédures. Aurions-nous, par exemple, dû demander préalablement une révision du plan de secteur ou un nouveau plan ? Ce sont des questions d’interprétation de la législation. 

Etes-vous confiant sur l’avenir du projet architectural du CHR Centre-Sud ?

Notre conviction est que les éléments mis en avant par les fonctionnaires sont tout à fait contestables. Dans la plupart des cas, il s’agit de positions de principe. Suite au recours que notre Conseil d’administration a décidé de déposer dès cette semaine auprès du gouvernement wallon, deux fonctionnaires différents des deux premiers qui avaient rendu leur avis en première instance vont réexaminer notre demande. Les ministres compétents, Willy Borsus pour l’Urbanisme et Céline Tellier pour le volet Environnement, prendront ensuite une décision conjointe.

Pensez-vous que les ministres vous soutiendront ? 

Nous voulons surtout élever le débat en rappelant que le véritable enjeu est l’avenir des soins en province du Luxembourg. Cet enjeu dépasse la discussion sur des procédures administratives, qu’il faut évidemment respecter autant que possible. La discussion essentielle est de savoir si nous pourrons offrir à l’avenir aux habitants une offre suffisante de soins de qualité. Cette finalité nous rend optimistes. 

Ajustements

Vous ne devrez donc pas revoir fondamentalement votre projet architectural ? 

Nous allons réexpliquer certains éléments de notre dossier pour préciser nos intentions et répondre aux remarques de l’administration. Rappelons qu’entre le moment où nous avons rédigé notre projet et sa concrétisation, la réalisation peut prendre une dizaine d’années. Des modifications devront encore être apportées au projet initial, tout simplement parce que la pratique médicale évolue, prenons l’exemple du shift ambulatoire qui s’intensifie, entre autres depuis les modifications des listes A et B. 

Le gouvernement wallon précédent a décidé de prendre ce projet en considération et de le financer. Va-t-on renoncer à ce projet ? Certains veulent déjà attribuer le budget qui a été alloué pour construire l’hôpital d’Houdemont à d’autres projets, par exemple, pour revaloriser le personnel. Cela ne fonctionne pas de cette façon !

Le patron des médecins  

Vivalia se cherche actuellement un directeur général aux affaires médicales. Est-ce un profil facile à trouver ?

Nous avons actuellement quatre numéros d’agrément hospitalier. Chacune de ces institutions a un directeur médical, qui remplit la mission officielle de médecin-chef. La gouvernance a décidé de créer il y a quelques années, à côté du poste de directeur général, une fonction de directeur général aux affaires médicales pour l’activité hospitalière. C’est le patron des quatre directeurs médicaux. Il est également directeur médical du réseau hospitalier que constitue Vivalia et qui vient d’être agréé officiellement… bien que notre réseau existe déjà depuis des années.  C’est une très belle fonction qui vise à promouvoir la transversalité entre les métiers et les sites hospitaliers. Une collaboration qui est d’autant plus utile que la construction de notre nouvel hôpital va créer des vocations et attirer des prestataires. 

Les candidats pour cette fonction de directeur général aux affaires médicales ne doivent pas nécessairement être nombreux, il suffit d’en avoir un bon…  

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