Assises e-santé: vers un hôpital sans lits?

La première édition des « assises e-Santé » en province de Luxembourg à la Clairière de Bertrix dans les installations de Vivalia a connu un franc succès. Olivier Binet, directeur adjoint du Pôle Extra hospitalier de Vivalia, ne cachait pas sa satisfaction : « De nombreux spécialistes sont venus à notre rendez-vous. » Si les nouvelles technologies sont présentes dans le monde de la santé, leur utilisation implique une évolution dans la pratique.

« Le corps médical, souvent mal informé est craintif vis-à-vis de ces nouvelles technologies, est parfois réticent face à ces changements. De nombreuses questions se posent par rapport à cette pratique innovante de la médecine : problèmes éthiques, techniques, difficultés organisationnelles, peur d’une déshumanisation de la médecine » reconnaît Nathalie Heyard députée provinciale en charge du pôle social et santé.

De son côté, Olivier Binet entend positionner Vivalia comme « leader de l'hospitalisation à domicile grâce à la révolution numérique. Nous avons 40% de la patientèle qui sort de la province en journée, on doit pouvoir les garder au niveau médical et qu'il n'aille pas se faire soigner sur leur lieu de travail dans une autre ville. »

Il ne cache pas qu’il veut « profiter des atouts de la révolution technologique pour faire avancer l’hôpital. Nos travaillons notamment avec le monde des soins à domicile SISD. Nous voulons nous mettre à leur service avec les compétences d'un hôpital pour favoriser la création de l'organisation de l'hospitalisation à domicile. Nous réunissions les atouts des deux acteurs pour le bien des patients et cela a un sens. »

Une réflexion partagée et poussée par Melchior Wathelet, CEO d'Xperthis pour qui « l'hôpital sans lit, c'est possible ». Il a évoqué cette réalité qui existe « aux USA avec le Mercy Virtual. 150 millions de dollars investis, 380 professionnels de la médecine. On n’y enlève évidemment pas des appendicites virtuelles, mais ils travaillent 365 jours par an et il y a une veille et un monitoring dans chaque maison connectée à l'hôpital virtuel avec des médecins et des infirmières. On constate moins de journée d'hospitalisation et moins de maladies nosocomiales.. . » Pour lui, le défi n'est pas technologique mais humain : changer les mentalités et les approches.

L’hôpital ne sera pas le seul lieu impacté : le travail des médecins généralistes sera aussi concerné comme l’a montré au cours de la journée une démonstration de téléconsultation en direct avec l’Alsace. Dans l’entité Oberbruck, un cabinet virtuel a ouvert ses portes en septembre 2016. Un infirmier y accueille les patients et y réalise les examens avant d’envoyer toutes les données au médecin. « Vous avez l’occasion de lancer votre projet avec moins de précipitation que nous. Chez nous, la télémédecine peut remplir 60 à 70% des besoins » précise Cathy Hanser, chef de projet télémédecine au sein de l’Asame.

Du médecin au spécialiste, de l’hôpital au domicile, le monde médical est en pleine et profonde transformation. Stay in the loop ! Suivez nos éditions spéciales « e-santé » chaque mardi. Nous reviendrons plus en détail sur ces premières assises de la e-santé.

 Lire aussi :

> Assises e-santé : « La formation continue dans ce domaine sera un enjeu »

> Téléconsultation et télé-expertise : la France donne son feu vert à la généralisation des actes

> Maggie De Block pense à un remboursement pour certaines applications médicales mobiles

 

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.