Comment le patient choisit son spécialiste ? (Enquête)

Lorsqu’un spécialiste reçoit son patient pour la première fois, il ne sait pas toujours pourquoi ce patient a posé ce choix. La récente enquête de Solidaris lève un coin du voile …
Comme le montre la récente enquête de Solidaris, le fait de consulter un spécialiste conventionné ou non conventionné repose sur un ensemble complexe de facteurs, tels que le profil socio-démographique, la connaissance, l’accès aux informations (statut de conventionnement, prix etc), le canal de sélection des praticiens, la disponibilité et l’accessibilité (géographique, délai de rendez-vous) des spécialistes. 
Lorsqu’un spécialiste reçoit son patient pour la première fois, il ne sait pas toujours pourquoi ce patient à posé  ce choix. La récente enquête Solidaris lève un coin du voile : « Le spécialiste est généralement choisi sur les conseils du médecin généraliste : c’est la réponse la plus fréquemment citée dans chacun des groupes (43,1% des patients qui consultent majoritairement des médecins conventionnés (groupe C) et 39,7% des patients qui consultent majoritairement des médecins non-conventionnés (groupe NC). »
Les amis ou les spécialistes
Si les recommandations du médecin généraliste ont une place centrale dans le choix du spécialiste, les autres critères qui interviennent dans le choix diffèrent selon les groupes : les recommandations des autres prestataires de soins (22,8% vs 9,6% du groupe NC) que le généraliste sont plus fréquemment citées par les patients qui ont consulté des spécialistes conventionnés. 

Par contre, les recommandations des amis/de la famille (30% des réponses du groupe NC vs 20% du groupe C) sont plus fréquemment rapportées par ceux ayant consulté des spécialistes non conventionnés.

Le rôle des urgences 
Au niveau des circonstances ayant mené au choix du dernier spécialiste consulté, un certain nombre des patients a été référé chez le spécialiste suite à un passage aux urgences (11,6%) ou à une hospitalisation programmée (21,9%). Toutefois, la plupart des patients (66,5%) n’ont pas été référés chez le spécialiste suite à un passage aux urgences ou une hospitalisation programmée. 

Le prix d’une consultation 
La question du prix de la consultation amène-t-elle à un choix différent d’un spécialiste ? Les répondants (du groupe conventionné) sont moins nombreux (58,4% contre 76,1% du groupe NC) à avoir connaissance que le prix de la consultation peut varier au sein d’une même spécialité. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’ils ont majoritairement consulté des spécialistes conventionnés, et donc expérimenté une moindre variabilité des prix, ou par une moindre connaissance du système comme c’est le cas pour le conventionnement.On note que les répondants sont plus nombreux à connaître le conventionnement quand l’âge augmente et que le groupe social est plus favorisé. Ceux qui ont consulté des spécialistes non conventionnés sont plus nombreux à connaître le système et, dès lors, s’attendent à se voir facturer des suppléments d’honoraires. Par contre, discuter du tarif de la consultation ne semble pas représenter une difficulté pour plus de la moitié des répondants. 

Un lien entre le prix et la compétence? 
Une minorité de répondants (entre 5,7% et 8,1% selon le groupe) considère que les spécialistes qui demandent des tarifs plus élevés sont plus compétents. Ils sont moins de 3% à penser que les spécialistes conventionnés sont moins compétents. Par contre, 17% de ceux ayant consulté des spécialistes non conventionnés pensent que ces derniers prennent plus de temps et font un meilleur suivi (11,9% lorsqu’ils ont consulté des spécialistes conventionnés). 

Il en est de même pour la rapidité du rendez-vous : plus d’un répondant sur 10 trouve normal de payer plus cher pour avoir un rendez-vous plus rapidement. Il y a donc une certaine légitimation de coûts plus élevés pour une prestation qui peut être perçue comme différente (suivi, temps, délai,…), ce qui peut ouvrir la voie vers un système à double vitesse et une forme de marchandisation des soin selon la mutualité socialiste..

Enfin, seulement 30% des patients disent qu’il est facile d’estimer le prix de la consultation : la transparence des tarifs et l’information préalable sur les coûts restent donc un enjeu important pour Solidaris.

> Découvrir l'intégralité de l'enquête 

Lire aussi:

La sécurité tarifaire dans les soins de santé est en danger, alerte Solidaris

Pourquoi les patients renoncent-ils à une consultation chez le spécialiste ? (Enquête)

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.