Le réseau Iris prêt à sortir de ses murs

Un groupe de travail vient d’être créé pour permettre aux hôpitaux publics bruxellois de s’allier avec d’autres acteurs afin de développer l’hospitalisation à domicile (HAD). Etienne Wéry, patron du réseau hospitalier, met en garde contre les fausses croyances liées à l’HAD.  

«Nous nous inscrivons dans une tendance qui vise à réduire la durée moyenne de séjour (DMS). Dans un futur proche, l’hôpital sera une plateforme technologique lourde qui réalisera des diagnostics et des traitements qui requièrent des critères de qualité et de sécurité élevés et du matériel de pointe. A l’inverse, certains traitements vont être proposés dans d’autres institutions, voire au domicile du patient», explique Etienne Wéry.

Le réseau Iris vient de mettre en place un groupe de travail «hospitalisation à domicile» - qui regroupe les hôpitaux Iris, Erasme et des acteurs des soins à domicile -  et a désigné un chef de projet.  «Nous avons choisi la voie de l’alliance avec d’autres partenaires. Notre idée est de créer une structure qui va accueillir les différentes associations afin de partager les moyens et de définir une stratégie et des conventions au niveau de la responsabilité juridique… Pour développer ces activités, on ne peut pas improviser. Elles doivent être bien encadrées, entre autres pour rassurer le médecin spécialiste qui va «lâcher» son patient.»

«On joue aux apprentis sorciers»

Etienne Wéry estime que les autorités jouent actuellement aux apprentis sorciers en voulant imposer l’hospitalisation à domicile. «On charge l’hôpital de réaliser des projets avec des partenaires pour la prise en charge des patients à domicile sans avoir inventé préalablement - comme les autres pays l’ont fait - les règles de financement qui seront appliquées. Il faut prendre en compte la lourdeur et la complexité des cas et le risque pour les intervenants. L’honoraire infirmier tel qu’il est inventé aujourd’hui dans la nomenclature ne couvre pas ces coûts complémentaires. Selon ministre, il faut aller chercher cet argent à l’hôpital. Or, pour réaliser véritablement des économies en hospitalisation à domicile, il faudrait fermer des unités hospitalières complètes afin de réduire les coûts en personnel. Pour ma part, j’estime que le personnel infirmier envoyé au domicile des patients coûtera plus cher que le personnel travaillant dans des unités regroupant en un seul lieu des patients.»

Etienne Wéry estime qu’il faut repenser fondamentalement la structuration des soins à domicile et sa collaboration avec les hôpitaux. «Il sera aussi indispensable de mettre de l’argent sur la table. Il est dangereux d’imaginer que les économies réalisées par un seul des protagonistes – l’hôpital – puissent financer des services qui n’existent pas aujourd’hui.»

 

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