Les directeurs d'hôpitaux se demandent comment remercier l'ensemble du personnel

Dans les hôpitaux, la question du remerciement est sur toutes les lèvres. Répondre à cette question est toutefois très complexe. « Ils méritent un merci. Chaque hôpital y réfléchit. »

Les applaudissements des citoyens ne fleurissent plus les fenêtres. Toutefois, dans les hôpitaux, les soignants (médecins et infirmières) se remettent doucement ou pas de cette période éprouvante. Dans les couloirs les questions sont nombreuses.

Pour Paul D'Otreppe, directeur général de la clinique Saint-Luc à Bouge et président de l’Association Belge des Directeurs d'Hôpitaux (ABDH)  le sujet est sensible : « Je reste convaincu qu’il y a une colère froide. »  Comment remercier l’ensemble du personnel ? « Il faut faire quelque chose au niveau fédéral et au niveau de l’hôpital. Il faut arriver à ce que les acteurs de la crise disent qu’ils ont été entendus. Ils méritent un merci. La façon dont on fait le merci, c’est toute la discussion pour l’instant. Chaque hôpital y réfléchit. » Pour lui, l’enjeu est de réussir « la reconnaissance de l’humain dans l’hôpital dans le succès du covid. Tant les médecins, les infirmières que tout les autres intervenants de l’hôpital. » 

De la reconnaissance

Pour François Burhin, directeur général d’Epicura, il y a une certaine urgence : « Je pense que le personnel attend des remerciements et de la reconnaissance. Les attentes des gens sont forts différentes, certains attendent un merci, d’autres un peu d’argent... mais ce qui est certain, c’est qu’il ne faut pas trop tarder. Il ne faut pas ! »  

Un merci pour « la variable d’ajustement »

Lorsqu’on évoque cette reconnaissance du personnel soignant avec Yves Smeets directeur général de la Fédération hospitalière Santhéa, il ne cache pas qu’il « faut marquer le coup et reconnaître les mérites des hôpitaux, de la première ligne, les maisons de repos. » Comment ? « Il faut reconnaître à sa juste valeur la place du système de soins de santé dans le paysage belge. Ce n’est pas une variable d’ajustement. Le gouvernement Michel porte une lourde responsabilité plus lourde encore qu’à l’époque Dehaene. Il convient aussi de reconnaitre la pénibilité du travail, mettre en place de bonnes normes d’infirmiers, revaloriser les barèmes.... Il y a des choses qui sont en train de se dessiner. »  

Une prime, la cerise sur le gâteau

PourYves Smeets, le Fonds blouses blanches n’est qu’une partie de la réponse. « Les besoins sont plus grands que les 400 millions. On devrait plutôt investir un milliard dans les normes d’encadrement. Pour les barèmes il faut aller plus vite et plus fort et cela coûtera 500 à 700 millions. »  Vient ensuite la question des primes évoquées depuis plusieurs semaines : « Pour les primes, on n’a pas d’informations précises. Ce serait la cerise sur le gâteau mais on veut avant tout un vrai investissement à long terme et durable ; »

Reconnaître les sacrifices

Une réflexion que partage Paul D'Otreppe,  « Beaucoup de travailleurs ont fait des sacrifices 7 jours par semaine pendant 8 semaines. Est-ce que la suite du covid, ce sont des manifestations ou un plan Marshall avec un vrai hôpital de demain. On a envie de retrouver le côté fier des soins de santé. On doit capitaliser pour avoir une réforme constructive. » A ce titre, il ne cache pas que  l’association belge des directeurs hôpitaux veut être un acteur de la relance des soins de santé...

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