Nouvelles réglementations en radiologie : les médecins protestent vigoureusement

Dans un communiqué commun signé par leurs présidents respectifs, l’ABSyM, la Société belge de Radiologie et l’Union professionnelle belge des médecins spécialistes en médecine nucléaire réagissent contre les mesures et propos du ministre Vandenbroucke en matière de radiologie.

Pour rappel, le ministre Vandenbroucke veut imposer pour la radiologie une série de mesures que l’ABSyM, la Société Belge de Radiologie et l’Union Professionnelle belge des médecins spécialistes en médecine nucléaire jugent inacceptables. Il s’agit notamment pour le ministre que chaque hôpital dispose d'au moins un radiologue conventionné, que les scans soient abordables dans chaque hôpital et qu’au moins un radiologue offre des prestations abordables dans chaque hôpital.  

"Nous comprenons les préoccupations du ministre, mais nous ne pouvons pas approuver une solution telle que le conventionnement obligatoire. " ripostent les trois présidents signataires." Plusieurs mesures ont déjà été prises dans les hôpitaux pour les personnes en difficulté " écrivent-ils. Cela reviendrait à remettre en cause l’accord médico mut, estiment-ils. 

Dans de nombreux hôpitaux, les patients les plus vulnérables sont déjà protégés. Des plages horaires au tarif de la convention sont proposées. Certains aspects doivent, certes, encore être discutés mais il subsiste de grandes incertitudes quant aux coûts médicaux, aux rétrocessions sur les examens d'imagerie médicale lourde et d’autres aspects encore.

Les trois sociétés qui protestent ainsi font remarquer, chiffres à l’appui, que contrairement aux assertions courantes, la Belgique n'est pas une exception en matière de « consommation » radiologique par rapport aux pays d'Europe occidentale. En 2018, la moyenne en Belgique était de 95 examens  IRM/1000 habitants contre une « moyenne » de 67 examens/1000 habitants dans l’UE  (chiffres de l'OCDE) : les chiffres belges sont toutefois inférieurs à ceux d'autres pays d'Europe  occidentale comme l'Allemagne (149 examens IRM/1000 habitants), l'Autriche (141/1000) et  la France (120/1000). 

Ces chiffres sont supérieurs aux pays d’Europe de l’Est comme l’Albanie et la Roumanie (11 examens IRM/1000 habitants), la Serbie et la Bulgarie (13/1000) et la Pologne (37/1000), "mais  souhaitons-nous vraiment comparer nos soins de santé à ceux de ces pays ? " se demandent les signataires du communiqué.

De plus, chez nous, tout examen par CT non indiqué doit être évité. C'est pourquoi la Société belge de radiologie et l'ABSyM collaborent depuis 2015 à la mise en place d'une aide à la décision clinique (clinical decision support) pour le prescripteur afin de remédier à la surconsommation présumée. Mais les évolutions technologiques/scientifiques et l'amélioration de la qualité des images font augmenter les indications de CT et PET-CT, ajoute le communiqué. Et l’imagerie par CT et PET-CT permet de réaliser d'importantes économies dans le secteur des médicaments, pour autant que des dépenses supplémentaires soient prévues dans le budget de la radiologie

Pour terminer, les Drs Johan Blanckaert Président de l’Association Belge des Syndicats Médicaux (ABSyM) ; Gerard Moulin-Romsee, Président de l’Union Belge des médecins-spécialistes de la médecine nucléaire ;  Piet Vanhoenacker, Président de la Société belge de Radiologie (SBR)  rappellent au ministre que plusieurs services radiologiques facturent encore les anciens tarifs (indexés) applicables à l'IRM avant la réduction des tarifs pour ces examens en date du 01.07.2005. Des suppléments sont aussi facturés pour compenser de nombreux examens par RM ou CT complexes mais sous-payés et le sous-financement de la radiologie interventionnelle. Grâce à des rétrocessions importantes, ces suppléments profitent également aux hôpitaux pour maintenir leur propre fonctionnement et celui des services de radiologie. 

> Lire le communiqué dans son intégralité

Lire aussi: Vandenbroucke veut des services de radiologie abordables dans chaque hôpital

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