François Burhin: « Le souci de l’humain est compatible avec le souci de la bonne gestion » 

Le « Congress on Healthcare Leadership » vient de se terminer à Chicago aux États-Unis. Il est organisé par l'American College of Healthcare Executives (ACHE).  Plusieurs Belges avaient fait le déplacement.  François Burhin, CEO d'Epicura, a pu y voir le retour de l'importance de l' humain dans les soins de santé. 

« Cette approche est d’autant plus surprenante que les acteurs américains en la matière n’ont pas l’habitude de mettre l’accent sur un tel thème : les médecins, le personnel....le management compassionnel. Le covid a rappelé à ceux qui l'avaient oublié que le secteur des soins de santé est fait pour des gens par des gens. Il faut dans un hôpital et dans le secteur des soins de santé s’occuper de son personnel.» A cette occasion, l'ACHE a même remis un prix à l’ensemble des travailleurs des soins de santé. 

Les cordons de la bourse

Un tel retour de l'importance du personnel des soins de santé, peut-il résister à la réalité financière du secteur ? « Le souci de l’humain est compatible avec le souci de la bonne gestion. Ce n’est pas l’un sans l’autre. Il faut penser à la formation, aux équipements, aux protections, au moral du personnel... Ce sont tous des éléments très importants. »

Le financement des spécialistes
Ce rôle des soignants, des spécialistes et leur importance doit être au coeur des réformes actuellement sur la table dans notre pays. "Il s'agit de réformes qui sont très hospitalières comme le financement, la nomenclature... Le covid a montré la fragilité d’un système qui fonctionne avec des hommes et des femmes.” 
Cela va-t-il modifier en profondeur la pratique dans les hôpitaux et des spécialistes à l'intérieur et à l'extérieur de l'hôpital? “Le covid a montré que toutes les disciplines qui ont été terriblement sollicitées par la pandémie (urgence, réanimation, soins intensifs, médecine interne, infectiologie, hygiène hospitalière, gériatrie....) sont toutes des disciplines extrêmement hospitalière. Elles n’ont pas de pratique privée externe. Elles sont en plus des disciplines largement sous-financées. Cela met l’accent sur leur importance s'il faut refinancer quelque chose. J’ai évidemment conscience que d’autres ont aidé au coeur de la pandémie en se mettant au service de l’hôpital. ”
Enfin, le covid pourrait aussi amener la fin de l’hospitalocentrisme : « Cette pandémie a rappelé l’importance de la première ligne, des échanges entre la première ligne et les hôpitaux... les institutions hospitalières doivent travailler avec tous les intervenants de terrain pour améliorer la santé de tou(te)s. "

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