Les grands chantiers de Marc De Paoli, nouveau CEO du CHU de Liège

Ce lundi, Marc De Paoli est devenu officiellement l’administrateur délégué du CHU de Liège. Les dossiers ne manquent pas sur sa table : Réseau, télémédecine, AI, MACS, concertation sociale, nomenclature, financement...

L’ancien directeur de la Clinique André Renard de Herstal (pendant 17 ans) et de la Centrale des Services à Domicile (pendant 12 ans), remplace donc Julien Compère et reprend la gestion de l’institution après une période de 5 mois durant laquelle, Isabelle Degand, a été l’administratrice ff. « Avec plus de 6200 travailleurs et près de 200 métiers différents, le CHU de Liège est une grande entreprise. Je commence un mandat de 5 ans pendant lequel le volet des ressources humaines sera très important pour moi : l'ensemble du personnel, les conditions de travail des soignants, la pénurie infirmière, le manque de médecins...Je veux mener une politique de ressource humaine ambitieuse qui doit tout d’abord fidéliser le personnel ; le personnel est lui-même le meilleur ambassadeur de l’hôpital et on sait que chacun souhaite travailler avec efficacité mais aussi dans une recherche de sens. Je tiens aussi à ce que les conditions de travail soient le moins pénibles possible actuellement en cette période si particulière, en espérant, à terme, qu’elles deviennent meilleures partout... » Marc De Paoli prend ses fonctions en cette période si délicate : « Nous devons faire face à cette pandémie, mais nous avons la chance d’avoir des finances saines. C’est déjà un atout essentiel, notamment pour tous les investissements humains, matériels et d’infrastructures nécessaires au développement de l’institution. »

-Les investissements : « Nous devons dégager les moyens nécessaires permettant d’investir pour renouveler le matériel médical afin de garder un plateau technique de pointe. Nous sommes un hôpital académique qui vise l’excellence dans ses trois domaines principaux d’activités que sont les soins de santé, la formation et la recherche.  Nous avons aussi un projet ambitieux de construction et d’agrandissement du bâtiment...sans oublier le renouvellement de certaines unités. »

-Le réseau : « Le développement du réseau, qui fédère 8 institutions pour un peu plus de 4000 lits, sera également une priorité. Le réseau (Elipse) compte le CHU de Liège, le CHBA, le CHR de la Citadelle, le CHR de Huy, la Clinique André Renard, le CHR de Verviers, le Centre Hospitalier de Malmedy et ISOSL Valdor Péri. La qualité, le travail du personnel et les investissements doivent être garantis dans toutes les institutions. Nous devons créer la confiance pour mieux travailler ensemble et bien mutualiser les ressources en préservant la pérennité de toutes les institutions membres, dans l’intérêt de chacune mais bien évidemment aussi du patient qui est au cœur de la démarche de soins ».

-Réforme de la nomenclature : "Cela ne m’inquiète pas. Il faut reconnaître qu’il n’y a pas de raison que pour une même pathologie, d’un hôpital à l’autre, les coûts soient différents. Le système actuel avait ses limites. A l’heure actuelle, les hôpitaux sont essentiellement financés en fonction du volume d’activité (admissions hospitalières et honoraires). Le ministre fédéral de la santé veut revoir cette logique en profondeur : il veut aller moins vers du financement à l’acte et plus vers du forfait par pathologie. Nous serons attentifs aux effets de ce projet de réforme où l’équilibre financier sera un des objectifs."

-Les médecins : « Dans tous les services, les médecins visent l’excellence et la qualité du service au patient. La course à la réduction des durées de séjour et la rotation des patients a usé le personnel et les médecins. Avant un patient restait 9 jours, par exemple, et aujourd’hui, il est remplacé par trois patients qui restent trois jours. En termes de charge de travail, c’est évidemment plus fatiguant. Dans tous les hôpitaux, on voit des équipes épuisées. La pandémie a été, par ailleurs, un accélérateur du phénomène. Je vais évidemment rencontrer le conseil médical, le doyen de la faculté (parce que nous avons un lien fort avec l’université), les chefs de service et les professeurs afin d’établir une feuille de route... »

-Syndicat : « Je serai aussi très attentif au dialogue respectueux avec les organisations syndicales parce que la concertation sociale franche et sereine contribue à un meilleur climat social qui est bénéfique pour l’ensemble du personnel et donc, pour l’entreprise ».

-Télémédecine : « Je ne veux pas prendre la télémédecine à part dans la réflexion. Nous devons l’associer à une vision globale notamment dans le cadre de l’hospitalisation à domicile. Aujourd’hui, pour certaines pathologies, avec les outils technologiques et les objets connectés à notre disposition, nous pouvons suivre plus facilement les patients à domicile. Cela ne pourra évidemment pas se réaliser sans un renforcement du lien de l’hôpital avec le médecin généraliste et les équipes d’aide et de soins à domicile. Le médecin généraliste connaît bien son patient et ce dernier a confiance en lui. Sans oublier que, quand toutes les sécurités médicales sont garanties, le patient préfère rester chez lui. »

-AI : « Nous en parlons de plus en plus tant au niveau médical qu'administratif au sein de notre institution. L’intelligence artificielle peut améliorer l’efficacité de nos actes. Toutefois, je tiens à insister sur le fait que la machine ne devra pas remplacer l’humain. Elle devra être à son service. On ne doit pas oublier toute la dimension de l’empathie : la santé, même connectée, est toujours une affaire de lien. Nous continuerons bien entendu à soutenir l’ensemble des membres du personnel du CHU qui développent de la recherche, des biotechs, des medtechs.... »

A noter qu’à ce niveau, le premier webinar de AI4Health aura lieu ce jeudi 20 janvier sur l'innovation au CHU de Liège. Plus d’infos sur AI4Health Chair #1: Learn how AI is improving healthcare in Belgium

-MACS : « Les médecins assistants en formation sont les médecins de demain. Nous devons consacrer l’énergie, le temps et les moyens nécessaires à ce qu’ils soient le mieux formés et qu’ils se sentent bien au sein de l’institution. La pratique hospitalière doit rester valorisante. Aujourd’hui, leur cadre de travail est fixé par les derniers accords et cela clarifie les choses pour tout le monde. Pour moi, la même approche doit d’ailleurs être menée avec l’ensemble des stagiaires issus des autres filières de formation (infirmiers, kinésithérapeutes, technologues … »

Lire aussi: Le gouvernement de la FWB confirme Marc De Paoli comme nouveau patron du CHU de Liège

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Freddy GORET

    17 janvier 2022

    Monsieur DE PAOLI est le sous fifre de Jean Pascal LABILLE cad de Solidaris
    nous sommes en présence d une prise de pouvoir des Socialistes sur tous les Hôpitaux publiques de la province de Liège avec toutes les conséquences de cette dictature sur les médecins et le personnel hospitalier Il faut se référer à ses antécédents de directeur à André Renard ou à une époque pas si lointaine il a réduit d autorité les salaires du personnel de dix pour cent en se vantant de n avoir aucune opposition des syndicats car «  il avait le syndicat dans sa poche «  ……..