Management de crise et plan de lutte contre les pandémies ont manqué (hôpitaux bruxellois)

La première vague de la pandémie a permis de constater qu'il manquait en Belgique un management de crise et un véritable plan de lutte contre les pandémies, dans le chef des autorités du pays pour permettre de savoir qui fait quoi, est-il ressorti jeudi des auditions de responsables des hôpitaux de la capitale, par la commission spéciale Covid-19 du parlement bruxellois.

Celle-ci a entendu jeudi matin les représentants des hôpitaux, dont Philippe Leroy, directeur général du CHU Saint-Pierre, son homologue des Cliniques universitaires Saint-Luc, Renaud Mazy, et l'administrateur délégué de l'UZ Brussel, Marc Noppen.

Ce dernier a brossé un tableau de la situation dans son hôpital pendant la première vague. Il a estimé que la Belgique avait quelque peu loupé la gestion de la crise lors de celle-ci. Les relations directes entre l'hôpital et les gouvernements concernés ont été quasi inexistantes. De plus, les autorités n'ont pas vu venir la deuxième vague malgré un avertissement que le CEO de l'UZ a lancé le 22 juillet dernier.

Le directeur général du CHU Saint-Pierre a quant à lui formulé plusieurs recommandations relatives notamment à la chaîne de commandement en temps de crise, à l'élaboration d'un plan de lutte contre les pandémies, à une meilleure intégration des maisons de repos dans la gestion des structures loco-régionales, et à celle des médecines généralistes dans le testing.

"Il serait utile de déterminer comment les entités vont se parler en cas de crise. Les structures en place sont beaucoup trop lentes pour faire face à une crise. Un groupe de gestion de crise serait bien plus efficace pour gérer une situation exponentielle", a-t-il dit.

Selon lui, un véritable plan de lutte contre la pandémie doit déterminer qui fait quoi en cas de crise. Au début, c'était le règne du "tout le monde est compétent et personne n'est responsable". "Il faut un leadership fort fondé sur des expertises de terrain", a-t-il ajouté.

Pour Philippe Leroy, les procédures administratives doivent par ailleurs être simplifiées. Leur emprise sur les tests a empêché d'y associer les médecins généralistes qui peuvent être d'une aide considérable, mais dont la fonction n'est pas suffisamment prise en compte, alors qu'elle l'est dans d'autres pays comme l'Allemagne, a-t-il expliqué.

M. Leroy est également partisan d'une institutionnalisation des relations entre les hôpitaux et les maisons de repos. Des contacts ont certes été organisés, mais sur bases d'échanges interpersonnels.

Il a également plaidé pour le financement d'une fonction de médecin hygiéniste dans les centres d'hébergement de personnes âgées et a estimé que la fonction d'infectiologue devrait être reconnue dans les hôpitaux.

Enfin, Renaud Mazy a déploré l'absence de gestion des lits de soins intensifs au niveau fédéral. Un modèle du genre appliqué aux Pays-Bas en a démontré l'efficacité, a-t-il affirmé.

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