Pedro Facon à l’Inami : que peuvent attendre les médecins de son arrivée ?

C’est ce lundi 11 avril que Pedro Facon commence officiellement sa première journée de travail comme Administrateur Général adjoint de l’inami. Mais qu’est-ce que les médecins peuvent attendre de son arrivée ? Au cours de sa carrière, il a déjà évoqué la question des médecins à plusieurs reprises.

L’ex-Commissaire Corona du gouvernement , âgé de 41 ans,  revient à l'INAMI comme Administrateur Général adjoint. Lui qui, après des études à la KULeuven en sciences politiques, a travaillé au cabinet de l’ex-ministre fédérale de la santé, Maggie De Block, était devenu en 2017, le directeur général de la santé au sein du SPF Santé. Il est également chercheur à la faculté de médecine de la VUB et professeur invité du département Santé publique et Soins de première ligne de l’UGent. Au coeur de la pandémie, en 2021, il avait dû faire un pas de côté temporairement à la suite d’un problème de santé (Burn out). «J’étais épuisé. Je suis resté chez moi pendant 6 semaines. J’ai un bon médecin généraliste qui m’a dit qu’il fallait arrêter. À ce moment-là, j’ai pu compter sur beaucoup de soutien du Premier ministre, du ministre de la Santé et de tout le gouvernement.» avait-il dit à l’époque.

Mettre des points aux spécialistes? 

Qu’est-ce que les médecins peuvent attendre de son arrivée ? En 2019, il avait évoqué le fait qu’ "un patient doit pouvoir compter sur un certain nombre d’indicateurs et de résultats de comparaison objectifs lors de ses visites chez un spécialiste». Sans aller jusqu’à plébisciter un TripAdvisor pour le secteur hospitalier, Pedro Facon soulignait aussi que «le patient devrait avoir accès à un certain nombre de scores lorsqu’il veut par exemple consulter un spécialiste». 

Améliorer le système

En 2021, il disait avec force que lorsque la pandémie serait terminée, il faudrait « améliorer notre système de santé » Pour lui, comme il l’avait dit lors d’interview dans certains médias, et aussi dans Medisphère/Le Spécialiste, “on doit optimaliser la collaboration entre les différents acteurs.» Il avait donné un exemple : « Si le transport d’un patient est urgent, c’est le fédéral qui paie. Par contre, si le transport du patient n’est pas urgent, ce sont les entités fédérées qui doivent le payer. » Ce casse-tête les médecins le vivent aussi comme il l'avait rappelé : «Les cercles des médecins généralistes sont une compétence régionale alors que les postes de gardes des généralistes sont une compétence fédérale.... »

Faire évoluer la concertation

Il avait aussi évoqué la volonté de changer le modèle de concertation : «Le système de santé belge fonctionne de manière autorégulée.  Le modèle de concertation – que je soutiens et pour lequel j’ai la plus grande sympathie – n’est plus suffisamment efficace et on se tourne aujourd’hui de plus en plus vers les autorités pour en définir les grandes orientations. Ce système fonctionnait en effet très bien tant que le budget augmentait allègrement… mais à mesure qu’il s’est retrouvé mis sous pression, le besoin d’un arbitre s’est de plus en plus clairement fait sentir. Si vous voulez vraiment assurer un pilotage au système, il faut s’attaquer en priorité aux structures de concertation et au fonctionnement des administrations. » 

Les services de contrôle

Lors de sa nomination, il s’est déclaré « très heureux de pouvoir renforcer l'équipe de l'INAMI. » Il a déjà évoqué la question des services de contrôle, « dont je pense qu’ils pourraient fonctionner d’une manière un peu différente....Et le Fonds des Accidents Médicaux aussi. » a-t-il dit.

De son côté, Benoît Collin, Administrateur Général de INAMI se dit heureux de son arrivée et apprécie les « complémentarités de nos diversités. Elles feront de notre duo un véritable booster pour faire évoluer l’INAMI, sa gestion et ses missions en mode agile au profit de nos assurés, de nos collaborateurs et de nos partenaires. Nous partageons tous les deux l’envie juvénile de faire bouger les choses et le constat mature que pour avancer réellement, il faut les faire bouger avec les autres et pour les autres.»

A voir sur le terrain concrètement....

Lire aussi:

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Derniers commentaires

  • Freddy GORET

    11 avril 2022

    Encore un théoricien qui n a aucune connaissance de la pratique médicale et qui se prend pour le sauveur de la sécurité sociale
    En live à une réunion du GBS le Docteur Maggy avait dit « la sécurité sociale belge n est plus payable » par notre état endetté mais c est pas a dire publiquement car le politique qui le dit publiquement est mort électoralement
    Alors il faut rationner sans le dire et faire pression sur les professionnels de la santé pour qu ils travaillent au rabais à des tarifs qu un plombier refuse …
    Indexation des honoraires des médecins au minimum alors que l inflation est près de 10 % ,que le prix du carburant et les frais du personnel grimpent au ciel, que le prix de nos outils devient prohibitif …. Etc
    On voit que ce fonctionnaire cumulant diverses fonctions grassement rémunérées par l Etat vit dans un univers virtuel…..