L’État néerlandais dégage 10 millions d’euros pour sauver un hôpital de la faillite

Aux Pays-Bas, le Ministère de la Santé va dégager d’ici à 2022 un montant total de 10 millions d’euros pour éviter au Maasziekenhuis Pantein (situé à Beugen, dans la province du Brabant-Septentrional) de déposer les comptes. Les organismes assureurs et Rabobank mettront aussi la main au portefeuille. Auraient-ils tiré les leçons de la récente faillite de deux autres établissements de soins néerlandais ?

Dans une lettre à la Seconde Chambre, l’équivalent de notre Chambre des Représentants, le ministre de la santé Bruno Bruins a fait savoir qu’il entendait éviter à tout prix la répétition du scénario passablement chaotique généré par la faillite des IJsselmeerziekenhuizen de Lelystad et du Slotervaartziekenhuis à Amsterdam. L’établissement bénéficiera donc d’une injection de 2,5 millions d’euros par an jusqu’en 2022. “Il s’agit d’un investissement nécessaire pour garantir la continuité des soins qu’il dispense”, a souligné le ministre.

Le Maasziekenhuis Pantein couvre une zone d’environ 130.000 habitants. Il s’agit d’un hôpital régional membre du groupe Pantein, qui compte également 14 centres de soins résidentiels et un centre de soins à domicile.

Les comptes de l’hôpital ont été plombés notamment par des conditions de financement défavorables pour la construction de ses nouveaux bâtiments et par le prix de vente décevant de l’ancien (contrat immobilier conclu en 2008 et impact de la crise bancaire sur les taux). Sans aide extérieure, la continuité des soins aurait pu être compromise dès cette année.

Les soins en danger

En cas de faillite, les habitants de la région se verraient privés d’une série de soins cruciaux (urgences, traitement de maladies fréquentes, obstétrique…) à moins de trois quarts d’heure de route. Sont concernés l’est de la province du Brabant-Septentrional et le nord du Limbourg néerlandais, qui représentent ensemble une population de 130.000 habitants.

La direction hospitalière attribue en partie ses problèmes au fait que les établissements sont de plus en plus tenus de fournir des soins à domicile, “ce qui rend vulnérables les structures de petite taille”.

À la fin de l’année dernière, la faillite de l’hôpital du Slotervaart à Amsterdam et du MC IJsselmeerziekenhuizen avait déjà mis les Pays-Bas en émoi et suscité une vague de critiques à l’encontre du ministre, qui avait trop laissé les choses suivre leur cours.

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